une épique saga de fantaisie héroïque

La Quête de l’Oiseau Noir

Les Deux Princes

Les Trois Rubis Rutilants
Tous les trois disponibles en librairie
Quelques critiques sur cette saga, ici , là et ici aussi. Ci-dessous, l’avis de l’immense Pierre-Yves Lador :
» J’achève les deux premiers volumes de la saga Fable, La Quête de l’oiseau noir et Les Deux princes, deux romans de fantaisie héroïque du prolifique Lucien Vuille, oui romans fabuleux. Mes amours en ce champ sont Robert E. Howard, E.R. Burroughs, Fritz Leiber, John Norman, Ursula LeGuin, Robin Hobb, David Gemmel, Sara Schneider, par ordre chronologique, et quelques autres… Et Fable trouve sa place dans ce panthéon par son ton inimitable, sa singularité gravitationnelle qui nous aspire dans un maelstrom de plaisir, une ivresse créatrice. Je n’aime pas trop que les aventures au cinéma se sabotent par un humour déconstructeur, mais ici l’humour est constructif, participe de l’aventure et induit le délire. L’intrigue surprend, les interactions entre les personnages sont aussi étranges que ceux-ci. Les interventions du narrateur dans le texte ou en note sont soit comiques soit nous ramènent une seconde dans notre monde absurde avant de nous rendre à l’univers de la fiction. Les créatures, dragons, trolls, orque, nains, felains qui ne sont pas félins et vingt autres animent ce roman fou mais rigoureusement construit. Un roman à découvrir impérativement, qui m’a fait vibrer, trembler, rire. Une simple bribe, belle et fuselée, comme la décrit sa propriétaire Jolilie, d’une griffe de dragon fonctionne comme une boussole qui indique le Grand Temple auquel elle est liée, ainsi l’utilisent les membres de la Guilde des Amateurs de Gaudriole. Les acronymes des Guildes à eux seuls sont un poème, et il y en a des dizaines de guildes, ça jaillit, ça fuse, ça excite ! Mon héroïne préférée est Alis la guerrière à l’incroyable syntaxe, mais tous me charment : Dardaumiel, la vierge malchanceuse, ceux habités par un défaut de prononciation : le prince Tasse-Dent ou Yuyiyine dite Yuyu la maligne. Ce qui peut irriter dans certains romans, accents germanique ou hispanique, ici enchante sans gêner, voire provoque le rire.Les noms propres sont toujours drôles et parfois empruntés au paysage neuchâtelois, les Monts Thé Sillons ou victime d’inversion, ainsi Roxane devient Enaxor la Nécromancienne, presque immortelle endormie et réveillée avec son armée de zombies. On y perd parfois son latin à la bataille de Schnutzenpruf et se demande si l’auteur a des fiches ou qu’il est tellement plongé dans ses univers parallèles qu’il en parle spontanément les diverses langues. Pas de carte dessinée car les noms seraient trop longs pour y figurer, tout est dans la magie des mots, le temple sacré des Saurommes de Frêle-Fessier est-il loin de la bibliothèque royale de Pipeau-Sous-Flutine ou de Libre-Bourg ? On y va à pied et c’est merveilleux. J’aime bien aussi que l’écrit, des poèmes et le livre et les bibliothèques reviennent régulièrement dans ces romans écrits en pleine période de vacillation de ces piliers de l’histoire humaine. Même les rimailleries de mirliton ou le jaillissement perpétuel de jeux de mots, d’invention verbale manifestent une santé roborative de la langue, contrairement aux ternes et rigides incitations au politiquement correct des chasseuses traqueuses d’inapproprié certifiant les vertus de l’inclusive langue. Le vocabulaire, mi-médiéval ou archaïque, mi-imaginaire crée une ambiance délirante, qui fonctionne, tels les noms propres, comme un heureux ralentisseur de la lecture d’une aventure torrentielle et efficace qui nous entraînerait trop vite vers le troisième volume que j’attends ! «